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Marche pour la décroissance, texte pour RAP

18 juillet 2005, 15:45

Un autre texte sur la marche pour la décroissance, écrit pour RAP-Belgique.

Voilà maintenant deux semaines que la marche se terminait. La marche pour la décroissance, tout un programme, je n'y étais pas représentant de RAP-Belgique. Comme la majorité des marcheurs, j'y étais simplement en tant qu'individu, habitant concerné d'une planète aux ressources finies.

Deux semaines qu'elle se terminait, deux semaines que j'aurai passées à Bruxelles, à Liège, deux semaines de rencontres où j'ai souvent raconté la marche.

Tantôt géographique, les monts du Lyonnais, chemins caillouteux et superbes panoramas; tantôt humain, me rappelant à chaque phrase de nouveaux prénoms, de nouveaux visages; tantôt rassurant, « non ce n'était pas un trip de mormons dépressifs à paralysie faciale »; tantôt ânesque, Jujube, Ouélé, Rita, l'entrée dans Roanne avec cette dernière qui préférait de loin la route aux trottoirs; tantôt aquatique, les baignades dans la Loire; tantôt politique, l'autogestion en action, la mise en marche d'une cuisine collective, fonctionnelle jusqu'au dernier soir, servant combien, 200, 300 personnes ?; souvent simplement anecdotique, il y a eu tant de moments.

La marche. Expérience de vie. Et pendant la marche, et après la marche, la décroissance. Colporteur de décroissance, c'est un peu ça, on peut arriver dans un village avec un âne et commencer à discuter avec les gens, on peut aussi lâcher boulot, appartement, ordinateur, téléphone, pendant un mois puis revenir, ça surprend autant qu'un âne, ça lance la discussion.

Échanger, parler, se rencontrer, c'est ainsi que se fait la décroissance. À chacun ses actions, à chacun ses projets, la marche était une action, un projet, les marcheurs s'en souviendront. Mais ce n'était ni L'action ni LE projet unique, il y en a tant d'autres à réaliser, à vivre, à raconter ensuite, autour d'un verre peut-être, pas trop à travers l'écran d'ordinateurs.